2007 — Centre d’Arts plastiques

Centre d’Arts plastiques

Centre d’Arts plastiques — 2007 Les Voûtes du port — Royan

Je trace toujours des plans

Au cours du vernissage, deux toiles bleues intriguent. Elles figurent des points jetés, reliés entre eux par des tracés aléatoires. Le réseau trame l’espace d’une succession de triangles. Ironique quelqu’un suggère :

— Des cocottes en papier ?

— En quelque sorte, aussi… Rien d’univoque.

L’idée primitive de ces ponctuations, est le reflet apocryphe d’une nuit étoilée sur la mer d’airain. Cette imposante vasque de bronze gorgée d’eau « placée à droite du temple de Jérusalem », aurait eu, pour raison originelle, un observatoire astral. De nuit, sur son plan d’eau médiateur se reflétait la voûte étoilée.

Ingénieux système optique, pour une lecture plane, simple et précise, de la mouvance tridimensionnelle des constellations. S’y mêle le souvenir des mégalithes à cupules, inventés au Pérou, par un ami archéologue. Ces creux circulaires taillés dans le roc, nous avaient incités, sur les relevés rhodoïd, à les joindre en contours. Aucun serpent à plumes, ou tête de jaguar ne s’étant déterminés, avec la dérision du désespoir, comme Dubuffet ses Mires, nous les avions réunis d’autorité de traits. Claironnant notre ignorance, les figures révélées caricaturaient des cocottes en papier. Et si remplies d’eau, se muant en calendrier cosmique, ces cupules prenaient sens ?

Une troisième source s’allie : celle d’une figure étoilée que nous avions baptisée, ma sœur et moi, du nom de notre mère. Nous ignorions alors, désigner Cassiopée, reine d’Éthiopie, qui fut selon le mythe, placée après sa mort parmi les constellations.

Anne Moreau